Le (magnifique) trail de la Vésubie

Lundi 28 Août 2017, 11:32. Difficile de revenir à la réalité du quotidien. Cime du Pisset, Lac Boréon, Mont Archat, Mont Pépoiri et le Caïre Gros, des noms désormais familiers pour moi, qui ont résonné toute la journée du samedi précédent et qui défilent encore aujourd’hui dans ma tête.

Me voilà parti pour mon objectif de 2017 : le Trail de la Vésubie. Une course de 70 km au départ de Saint Martin Vésubie aux portes du parc national du Mercantour. Avec un profil de 5000 D+, la course va être costaude surtout au vu des températures annoncées pour ce samedi 26 août.

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Selon le speaker, nous sommes environ 200 à prendre le départ à 5h du matin sur la place de la mairie de St Martin Vésubie. La température est déjà très douce. Une fois achevé le petit tour du village destiné à étirer le peloton (sic), la mise en bouche démarre par un Kilomètre Vertical à la frontale, direction Baisse de La Palu à 2121 m d’altitude. Le terrain est pentu et particulièrement sec. La poussière vole sous le passage de la caravane. C’est assez sympa de voir défiler les panneaux qui nous indiquent le dénivelé parcouru.

Je suis dans un bon rythme, sans me mettre dans le rouge. Je reste concentré sur mon utilisation des bâtons. L’aurore se lève au fur et à mesure de l’ascension. Quelques photos souvenirs pour immortaliser ce moment à plus de 2000 m d’altitude et je bascule avec le sourire vers la descente qui conduit au premier ravitaillement. Je demande au gars devant moi s’il connaît le coin mais, étant danois, ce sera finalement en anglais que nous communiquerons. Quel bonheur de courir sur ce petit sentier au lever du jour ! Les premières rayons du soleil caressent les plus hautes cimes.

 

 

Le premier ravitaillement arrive après 13 km. Un petit stop pour remplir les gourdes et manger quelques cacahuètes et je repars pour la deuxième ascension de la journée : la cime du Pisset et ses 600 D+ sur 3 km. Je suis un groupe de 3 coureurs qui monte sur un bon rythme.  Arrivé à 2233 m d’altitude, les signaleurs m’annoncent 15ème. Wahou, Quelle surprise ! La vue est impressionnante sur les alentours. Nous poursuivons notre route par un sentier en balcon qui permet de dérouler les jambes, direction le lac de Boréon et le parc Alpha, où le loup est mis à l’honneur.

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Descente sur Boréon

Déjà quasiment 4h de course pour seulement 23 km. Je sens que la journée va être longue. D’ailleurs, nous attaquons la montée direction le Mont Archas et ses 2526 m d’altitude. Le parcours est là aussi spectaculaire, la terrible montée est amorcée en file indienne. Je suis un groupe de 5 coureurs emmené par la première féminine qui nous  propose de passer devant si le rythme ne nous convient pas. La bonne blague !!! Personne ne répond tellement elle monte rapidement. Je cale dans le milieu de la montée. Un petit stop pour la photo et ce sera la dernière fois que je verrai ce groupe qui va s’envoler et me mettre plus de 2h20 à l’arrivée 😉

 

 

 

Le passage par le refuge des Adus puis par le Col de la Valette des Adus est l’un des passages spectaculaires de la journée. Que c’est beau ! J’en profite pour faire une pause et m’entretenir les pieds avec la Nok car ça commence à chauffer sérieusement dans les chaussures. Le sentier se fait plus technique sur un pierrier qui autrefois laissait place à un glacier. Je croise deux-trois randonneurs qui m’encouragent gentiment. C’est bucolique. La chaleur et la montée commencent à marquer les corps. Heureusement, un lac me permet de tremper la casquette pour rafraîchir la machine. Je m’arrête à l’ombre d’un mélèze pour souffler un peu. Un coureur, arrêté également, me dit qu’il n’a plus de jus. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes… Tout le monde à l’air cuit, du moins lui et moi.

Arrivé au col de La Valette des Adus, je suis accueilli par les encouragements des 2 signaleurs. Sympa. On prend le temps de discuter un peu et surtout de souffler pour moi. Le dernier « raidar » est pour maintenant : 200 D+  » dré dans le pentu  » pour arriver au sommet du Mont Archas à 2526 m. Forcément la montée est difficile mais avec le recul, celle-la ne m’a pas paru la pire. En tout cas, l’arrivée au sommet en vaut la peine. Un panorama à 360° s’offre à nous sur le Mercantour, les Alpes du Sud, et peut être même la mer Méditerranée mais, avec les brumes de chaleur, on ne la distingue pas.

 

 

La première vraie difficulté est avalée, du moins c’est ce que je pensais…En fait, la montée n’était rien face à la descente vertigineuse qui s’ouvre devant nous. Il va falloir descendre 900m de dénivelé négatif en seulement 2.5 km. Les quadris et les genoux en prennent un sérieux coup. Il est 11h30 et malgré l’altitude, la chaleur commence à être écrasante. Le moindre abreuvoir à vache sert à tremper la casquette pour espérer redescendre la température de la salle des machines. Cette descente interminable s’achève par le passage d’un petit torrent où j’en profite pour me tremper intégralement avant l’arrivée au ravitaillement du Vallon d’Anduébis.

Encore une fois, un bel accueil nous est offert. Je rêve d’eau gazeuse, de coca, d’un sandwich au jambon de pays et surtout, d’une chaise à l’ombre pour me reposer les muscles.

Quelle chaleur dans ce vallon ! Une vraie étuve.

Je regarde ce qu’il y a à manger mais étonnamment je reste dubitatif devant le choix proposé. J’ingurgite une 1/2 bouteille d’eau gazeuse, malheureusement loin d’être fraîche. Finalement, je vais me laisser tenter par du taboulé, qu’on me présente gentiment dans une barquette …  » Vous n’auriez pas de l’huile d’olive svp ?  » Je souris de la tête de la fille qui doit encore se demander si je ne me crois pas au restaurant en tenue de course. Bien qu’un peu sec, je me force à avaler quelques cuillères. Je ne sais pas combien de temps je suis resté assis sur ma chaise mais j’ai eu le temps le temps d’assister à l’abandon de 4 coureurs sous la pression de la chaleur. Peut être que le panneau  visible « prochain ravitaillement 13 km » assorti de l’avertissement : si vous ne vous sentez pas de continuer, arrêtez vous » a semé le doute dans la tête de quelques uns, surtout sachant le gros morceau que nous allons attaquer : le Mont Pépoiri, point culminant du parcours avec ses 2674 m d’altitude.

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En direct du ravitaillement sur ma chaise sous la tente

Je me décide à repartir sous une chaleur accablante. Vite, il faut que je prenne de l’altitude et, pour le coup, je vais être servi : 1100 D+ en moins de 4 km.

A ce moment là, je pointe en 22ème position.

Le chemin monte, monte, monte… direction les Vacheries d’Anduébis.

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Vacheries d’Anduébis

Je vois au loin mon compagnon danois que j’avais perdu de vue depuis quelques temps. Il semble également dans le dur. Il s’arrête, repars, s’arrête à nouveau. Du coup, on fait le yoyo comme ça sur toute la montée avec des regards échangés. Pas de paroles, mais  nous nous comprenons, la difficulté est là. Nous sommes au cœur du challenge. Je tourne en boucle dans ma tête la phrase qui te fait aller loin :  » Ti pas-Ti pas « .

Au fur et mesure de notre ascension, les nuages d’altitude font leur apparition et la température se fait plus supportable.

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Minéral

 

 

 

Que cette ascension est longue ! Je m’endors debout. Les bâtons sont mes béquilles. Allez, il ne faut rien lâcher et, coûte que coûte, avancer et se rapprocher du sommet. Deux coureurs me doublent suivis d’une fille, certainement la deuxième féminine. Je suis à l’arrêt. Le temps se gâte. Le vent frais fait son apparition. J’enfile mon coupe vent par peur d’attraper froid au bide, ce qui serait à coup sûr l’épilogue de cette course. L’ami danois a retrouvé l’énergie suffisante pour avancer et se projeter au sommet…  Pour mois encore à quelques mètres mais, à l’accoutumée, ce sont souvent les plus difficiles. Le lac Gros en contrebas en forme de cœur ou plutôt de tête de loup indique que l’arrivée  est imminente. Je tente le tout pour le tout. J’absorbe un gel, enfin la moitié parce que c’est juste impossible tellement le goût est infect. Après quelques mètres supplémentaires, l’antenne annonçant le sommet et ses 2674 m est enfin visible.

 

 

Je suis lessivé. Je demande aux bénévoles si quelqu’un dort dans la tente installée à quelques mètres de nous. Réponse négative. Dommage, je me serais bien laissé tenter par un petit somme d’un quart d’heure.

La 3ème féminine est italienne. Elle arrive devant moi alors que je suis quasiment entrain de m’endormir sur mon bout de caillou, en plein vent. Et, je la vois repartir aussitôt après avoir enfilé son coupe vent. Je prends encore un peu de temps et je me lance pour la grande descente, 8 km pour 700 D-, direction la Colmiane.

Comme me l’avaient dit les signaleurs, la descente est beaucoup moins pentue que celle du Mont Archas, du coup, je retrouve des couleurs. Je dépasse l’italienne avec quelques mots d’encouragement. Une pluie fine a fait son apparition. Le gel fait son effet. La machine est repartie. Ouf, j’ai passé plus de 8 km dans le dur et en montagne 8 km, c’est très, très long !

Étonnamment, je ne croise et ne double personne jusqu’au ravitaillement de la Colmiane. Comme quoi, certains ont récupéré un peu d’énergie. Je passe devant un couple de bénévole qui m’encourage. Je fais un petit stop pour discuter et, à ma plus grande surprise la fille, me dit que j’ai bonne mine comparé à d’autres coureurs qui me précèdent !! Je mesure alors les effets du discours positif et cela finit de me regonfler.

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Descente vers la Colmiane par la Baus de la Fréma

Finalement, j’arrive au ravito de la Colmiane sous les applaudissements… Que c’est bon après ce long moment de doute vécu au sommet du Pépoiri. Je pointe à la 26ème place. Assis, j’en profite pour faire le plein avec, au menu, un petit sandwich jambon-fromage et une 1/2 bouteille d’eau pétillante avalée d’un trait. Pourtant je m’hydrate correctement durant la course, mais l’eau gazeuse me fait un bien fou.

Les bénévoles et organisateurs attendent le 1er concurrent du 145 km qui, parti la veille à 17h de Nice, ne devrait pas tarder à passer. Finalement il terminera avec 1h20 d’avance sur moi. D’ailleurs, je ne me souviens même pas de l’avoir vu passer !!!

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Le Mont Pépoiri d’où je viens à la pointe du bâton

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Le Caïre Gros où je vais

Ni une, ni deux, je repars à l’assaut de la dernière grosse difficulté de la journée : le Caïre Gros et ses 2087 m. Pour corser la chose, les gentils organisateurs nous font descendre 200 D- pour remonter quasiment aussi sec 800 D+.

Le soleil est de retour et, à cette heure de l’après midi, il cogne fort ! Heureusement, la montée, raide, se fait en sous-bois pour les 2 tiers.

Je dépasse 4 coureurs dont 1 féminine. Je décide de mettre un coup de collier pour que les poursuivants ne me rattrapent pas. Utopique quand on sait comment j’étais il y a 2 heures et comment je pourrais me retrouver d’ici l’arrivée mais bon, cela me donne un challenge et une motivation supplémentaire.

Encore une rude montée qui fait mal aux jambes, mais la fin est proche et le moral est bon. Je m’arrête quelques fois pour picorer des fraises des bois sauvages. Seul face à moi même, je me motive pour atteindre le col de la Madeleine qui me parait inatteignable dans cette immense forêt de sapins.

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Le Caïre Gros vu depuis le Col de la Madeleine

Enfin, l’arrivée au col !!! Que c’est bon de voir se profiler le Caïre Gros !!! Je regarde au loin pour voir si j’ai un visuel sur les concurrents qui me précèdent. Mais, rien que des petits points au loin. J’espère seulement que nous ne devons pas traverser la montagne en diagonale pour rejoindre les crêtes. Hélas, mes craintes se vérifient assez vite.

C’est parti. Le sommeil me retombe dessus. Impossible de dormir maintenant. Il faut continuer. J’avance et  trottine dès possible. Je vois au loin un coureur, puis deux, puis trois, un joli groupe qui entame la montée sur les crêtes. Je peux peut-être les rattraper ? Je mets du charbon dans la cheminée avec ce seul objectif. Grossière erreur. Je me rapproche mais au prix d’un effort tel que je suis dans l’obligation de stopper et de m’allonger dans l’herbe tellement je suis vanné.

Finalement, je prends le temps d’apprécier cet instant. La vue est magique avec ces montagnes qui s’enchaînent à perte de vue tels des plissements de draps. Rien que pour ce moment là, mais aussi pour tous les autres, je prends conscience de la chance qui m’est offerte de vivre des émotions simples comme celles-ci.

Je repars encore et toujours, direction le pointage au sommet. Un jeune couple m’accueille très gentiment et me renseigne sur la fin du parcours soit 10 km et 1200 D-,  dont une grosse descente de 200D- sur 600 mètres jusqu’au col des deux Caïres. Ça couine et ça grince dans les genoux ! Je me fais dépasser par 1 coureur dont la foulée descendante me laisse rêveur. La tête n’est pas loin de capituler. Aïe, vivement le ravito qui se profile dans 3 km mais avant, il faudra redescendre. Je suis tout nauséeux. Cette descente pourtant accessible est difficile à avaler. Je tente le tout pour le tout et essaye en vain de vomir. Bon, ça va vraiment se jouer au courage !!! Je trottine, je marche, je trottine, je marche, …

Voilà enfin le ravitaillement. Je rentre sous la tente. Vite une chaise. Remplissage des gourdes. Eau gazeuse, banane… bof … re-banane … re-bof. Un coureur repart limite, limite. Ça sent la fin. Il fait chaud. Je vois arriver un petit groupe, pourtant je suis incapable de repartir… je suis liquide, trop chaud. Mon corps doit  redescendre en température… Eau gazeuse svp !

Et revoilà l’italienne qui ne s’attarde pas longtemps, repartant presque aussitôt. C’est pas bon pour mon moral.  Et qui arrive ? Bent, le coureur danois !!! Je me demande encore comment, à cet instant, il peut être derrière moi, alors que la dernière fois où je l’ai vu, il était loin devant moi, au Mont Pépoiri. Mon cerveau a du mal à comprendre. Petit sourire amical. Je lui lance un « see you on the finish line » et je repars.

L’ultime descente s’effectue sur une partie route traumatisante pour les jambes, puis à nouveau sur un single aérien magnifique avec le village d’arrivée de St Martin Vésubie en contrebas.

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Saint Martin Vésubie en contrebas avec au loin derrière la Cime du Pisset

Bent, me rejoint et m’entraîne avec lui pour les 5 derniers kilomètres. Je me laisse porter par un bon rythme. Nous dépassons encore 2 coureurs avant l’arrivée toute proche. La satisfaction d’en finir se mêle aux courbatures. Nous entrons avec soulagement dans Saint Martin Vésubie, accueillis comme il se doit par de nombreux spectateurs venus assister à l’arrivée des coureurs.

Je franchis la ligne et partage la joie d’être arrivé avec mes fils et ma compagne après 14h42 de grandes émotions. Je signe une jolie 27ème place sur 102 finishers pour 200 coureurs environ au départ.

Epilogue : Un trail aux petits oignons, à taille humaine, parfaitement organisé et balisé, qui serpente et traverse des endroits magnifiques. Un profil montagnard qui vous en met  plein les yeux. Le genre de course qui marque par son coté authentique et sauvage… Bref un grand moment qui me laisse des souvenirs plein la tête.

Sylvain : coureur n° 6100

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Le Mud Day de la Sainte Victoire

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Dimanche 2 Avril 2017. Il est 6H50 quand Marie-Pierre Planchon du service météo de France Inter annonce à la radio une amélioration à venir dans la journée. Difficile à croire à ce moment précis dans la voiture tellement les essuies glaces tournent à plein régime pour nous laisser entrevoir la route. La Sainte Victoire qui normalement domine l’horizon, reste désespérément absente du paysage. 10 minutes plus tard, la nouvelle tombe : le TSV est annulé, trop dangereux de faire passer les coureurs sur ce parcours de 60 Km pour 3000 D+ copieusement arrosé depuis la veille. Ce sera le parcours Cézanne et ses 37 km qui accueilleront l’ensemble des coureurs avec un départ différé pour éviter les embouteillages certains sur les parties en monotraces.

Heureusement, cette année, je me suis inscrit sur le Cézanne, trail roulant avec ses quelques 1300 D+. L’occasion d’accompagner mon ami Richard et son binôme de swim-run Bruno. D’ailleurs je me demande si ce n’est pas le bon jour pour se mettre au swim-run tellement l’atmosphère est chargée d’humidité.

Autour d’un bon thé chaud, nous retrouvons quelques amis vauclusiens venus eux-aussi se frotter au massif cher à Cézanne. Sous ce temps breton, chacun est perplexe et notre moral est mitigé.

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La Sainte Victoire se laisse enfin entrevoir

8H30, le départ est donné avec 1/2 heure de décalage par rapport à l’horaire prévu. Connaissant un peu le parcours, je pars en éclaireur. Je préfère prendre les devants car le premier single à la sortie du village est très étroit et souvent source de bouchon. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes directement dans le bain. Des flaques de boue à faire mourir d’envie un troupeau de cochon nous barrent le chemin. Le fameux single s’est rapidement transformé en coulée de boue. Les branches ont plié depuis longtemps sous les efforts répétés des coureurs qui s’y accrochent pour rester debout.

Arrivé au sommet de la butte, j’en profite pour m’arrêter et retirer mon surplus de couche thermique. Je vois passer bon nombre de coureurs dont les traces boueuses sur leurs vêtements ne laissent aucun doute sur la difficulté du premier obstacle. Finalement, j’opte sur une stratégie de course différente, je vais courir au rythme de mes amis.

Finalement la pluie cesse vers 9H. Les longues DFCI sont gorgées d’eau. Inutile de zigzaguer pour éviter les flaques, elles sont partout. La majestueuse Sainte Victoire se fait désirer… Les descentes sont l’occasion de glissades contrôlées parfois mais surtout non contrôlées. L’ambiance est bon enfant.

Le ravitaillement du 12ème sera l’occasion de retrouver ce qui fait la force de ce trail : la gentillesse des bénévoles. Tout le monde est souriant et blagueur malgré la tristesse du temps. La sono joue un tube de Barry White, un vrai rayon de soleil et une chaleur bienvenue dans nos têtes. Nous en profitons de ce petit break pour nous remplir l’estomac sur ce ravito abondant.

Nous repartons regaillardis. Le parcours continue à serpenter les contrefort de la Sainte Victoire direction le barrage de Bimont imposant par sa taille.

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Barrage de Bimont

C’est parti pour la difficulté du jour, la montée au Pas de l’Escalette avec ses 330 D+ dans une pierre ultra glissante et coupante comme des lames de rasoir. L’occasion de dépasser et de saluer l’exceptionnel convoi de la goelette (convoi d’une personne handicapée portée en siège à roulette par les bénévoles) qui force l’admiration au vu de la technicité du chemin.

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La Sainte Victoire sous un rayon de soleil

Je démarre pied au plancher. C’est mon challenge du jour. Je remonte de nombreux coureurs, sans faire dans la dentelle. J’envoie du bois et trop sûr de moi, je manque mon appui. Le pied glisse, le corps l’accompagne, l’arbuste me scarifie le mollet, je mets les mains ou je peux pour éviter l’impact…. Sur ce coup j’ai eu chaud, un peu plus et on déclenchait le plan intervention Pompier. Bon l’honneur est sauf, quelques coupures et je repars direction la bascule du coté Sud. Je discute avec les bénévoles le temps d’attendre mes 2 compagnons de route.

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La montée du Pas de l’Escalette

La descente composée de large plaque sur la partie haute se fait sur un tempo beaucoup plus cool voir limite hésitant. La cascade passée m’a quelque peu calmé. Mais pas très longtemps. Avec la pente qui s’adoucit, je repars de plus belle. J’avais souvenir d’une descente très agréable pour rejoindre le refuge Cézanne. Elle se confirme. Je double oubliant par la même le principe de base de la journée : la prudence. Forcément, je me retrouve entrainé par la vitesse et lors d’un dépassement en règle, je manque pour la seconde fois mon appui. Je me retrouve à faire un gauche-droite à la limite de la chute incitant le coureur derrière moi à me demander si ça va ! J’imagine que, même lui, a fermer les yeux en me voyant me démembrer pour me rattraper !

Bon, va falloir vraiment se calmer si je veux finir cette course…

La suite du parcours longe la grande falaise coté Sud. L’occasion supplémentaire d’admirer la beauté de ce vaisseau calcaire qu’est la Sainte Victoire.

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La Croix de Provence

Un nouveau ravitaillement se présente et comme toujours il est à la hauteur de la réputation de l’organisation : sans faille. Mes amis arrivent au compte goutte. Nous repartons « groupir »  pour attaquer les 12 derniers kilomètres. Nous faisons la causette avec une jeune gardoise qui se frotte pour la première fois à la Sainte Victoire. Toujours sympa ces moments quand le rythme n’est pas irrespirable. Nous retrouvons la fin du parcours que je connais bien, rien de neuf sous le soleil, qui d’ailleurs ne se montre pas vraiment. La dernière descente sur Rousset sera l’occasion de faire quelques glissades en pensant au programme de nettoyage de la machine à laver qui va avoir un sacré boulot.

Je finis en 4H49, content de ne pas terminer complètement cramé comme cela à pu être le cas par le passé sur cette Sainte Victoire. L’ambassadeur Richard finit en 4H57 et Bruno le maître nageur en 5H12 . Un bon moment passé ensemble à gambader dans le pays aixois.

Changement de fuseau horaire pour la prochaine course avec les 5 km de la Noctambule de Fort de France, ça va zouker ferme !!

Sylvain : Dossard n° 612

Un raid sous les tropiques.

Comme dirait Hannibal de l’Agence Tout Risque :

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Certes la référence vaut ce qu’elle vaut mais c’est le sentiment qui prédomine sur cette belle course du Raid Bèlè organisée à Sainte Marie, petite commune du Nord Est de l’île de la Martinique. Il faut dire que la belle ondée tropicale du Samedi n’incitait pas vraiment à l’optimisme, mais comme toute belle histoire, je me réveille vers 5 H le Dimanche avec un ciel qui s’annonce bien dégagé.

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Deux bananes avalées plus tard et me voilà dans la C4 de ma belle-mère direction « le Reculé », petit hameau qui porte bien son nom, sur les hauteurs de Saint Marie.
A la Martinique comme ailleurs, c’est un convoi de voiture qui s’oriente vers le point de départ. Les coureurs ont répondu présents pour cette première édition du Raid Bèlè comptant pour le défi des Mornes, challenge local, qui regroupe plusieurs courses dont le Tchimbé Raid. D’ailleurs remporté haut la main l’année dernière par un certain Andy Simonds dans un temps canon.
Ce n’est pas le Tchimbé qui est au programme aujourd’hui, mais un joli parcours concocté par les organisateurs de 18,4 km pour 1040 D+ qui nous fera découvrir la végétation environnante et les monts alentours appelés «  Mornes »  en Martinique.

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Tout le monde est très souriant. Le départ est prévu dans une trentaine de minutes, l’occasion d’avaler 2 bananes supplémentaires et de faire un petit échauffement express.
Au vu du profil, il faut s’attendre à quatre belles montées dont une deuxième de 400 D+ sur un peu plus de 2 km qui s’annonce comme le challenge du jour.
Le départ est donné, simplement, sans décompte. Les coureurs des parcours du 13 km et du 19 km sont lancés en même temps, sur un rythme rapide.
Je me place idéalement dans la première partie de course, conscient que la première côte située à 500 mètres va sérieusement ralentir le peloton.
Je profite de la montée pour discuter avec quelques coureurs qui m’entourent. C’est un vrai bonheur comme à chaque fois de courir dans des endroits inconnus, sauvages où la nature domine totalement les paysages. Rajoutez à cela une vue imprenable sur la côte Atlantique et vous frisez l’euphorie.

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Les choses sérieuses commencent dès le 3ème km avec une descente dans un petit sentier boueux. Vu le rythme, il va falloir jouer avec des appuis fuyants. Un petit groupe est constitué. Il se compose et se dé-compose au gré des sorties de route et des erreurs de direction. Tant bien que mal, et avec quelques traces de boue uniquement sur les jambes pour les plus adroits, nous atteignons le bas du parcours, synonyme d’un éternel recommencement de montée-descente-montée-descente.
Et voici notre challenge du jour qui s’offre à nous. Une belle côte,  » dré dans le pentu  »  qui semble s’orienter au milieu des champs de  » Giromon  » et des pâturages pour se terminer dans une forêt très dense.

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L’arrivée au sommet est une petite délivrance, mais encore une fois annonce une descente difficile à négocier tant le terrain est glissant. La pente est sévère. Chaque appuie demande une concentration énorme pour éviter la glissade. Finalement, les montées paraissent plus faciles à gérer en comparaison.
Après 2-3 chutes non-contrôlées, la descente est avalée. L’occasion de retrouver les coureurs du 13 km, en souffrance pour certains. Un petit mot d’encouragement pour chacun et c’est le ravitaillement qui se profile, identique à celui dépassé 1h plus tôt.

Un petit mot échangé avec les bénévoles, quelques sourires et c’est reparti. Nous reprenons les montées-descentes. Le soleil donne de la puissance. Heureusement, une bonne partie du dernier tiers de la course se déroule dans une végétation luxuriante, royaume des oiseaux et des arbres aux feuilles immenses.
C’est vraiment beau ! Mais impossible d’admirer tranquillement le paysage sans se retrouver à déguster le sol tant le terrain est accidenté. Les lianes ont fait leur apparition, semblant jouer avec les pieds des coureurs, comme si elles s’amusaient à vouloir garder tout le monde dans cette petite jungle.

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Après plus de 2H30 de course, nous voilà enfin arrivés au sommet de notre dernière montée. Je suis content d’arriver. La descente vers le petit hameau du « Reculé » est parfaitement gérée. Aucune place à grignoter ou à perdre. J’ai même le plaisir de terminer sous les encouragements de ma petite famille et main dans la main avec mon fils Lucas.
L’arche est passée en 2H36 à la 11ème place sur 164 coureurs. Comble de la réussite, je termine 1er de la catégorie Sénior.

Un vrai beau Raid, avec une belle organisation, joué dans des conditions tropicales… Mais il va falloir quand même rajouter 156 km et quelques 8600 D+ pour finir le Grand Raid de la Réunion au mois d’Octobre. Et ça c’est encore une autre histoire…

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Chaud ! Chaud ! les Antilles !

 

 

Trail de la Galinette 2015

Trail de la Galinette par le Mont Julien

La brèche

Ce matin du 1er février avait lieu le trail de la Galinette, seconde manche des trails de Provence, situé à Cadolive dans les Bouches du Rhône. Un mistral glacial soufflait dans ce petit village provençal, dans un décor cher à Marcel Pagnol, heureusement, les organisateurs avaient prévu un joli parcours de 23 km, vallonné, avec 1000 D+.

Après avoir salué les collègues du club, Alex et Fred, profitez de la chaleur du gymnase et bu le thé chaud, nous voilà sur le départ avec un soleil encore timide.
Les premiers kilomètres sont un peu difficiles, il faut se mettre en jambes, la montée jusqu’à la brèche se fait tranquillement alternant course et marche.

Montée avec St Victoire

Le point de vue au sommet est superbe, j’en profite pour faire quelques photos de la majestueuse Sainte Victoire au nord, de Marseille au Sud avec la mer en toile de fond, la Sainte Baume à l’Ouest et le massif de l’Etoile à l’Est. Le paysage est aussi beau que le temps venté. Du coup, le passage sur les crêtes sera rapidement avalé pour redescendre par un vallon minéral.

Marseille

La suite du parcours enchaine les montées-descentes avec une bonne ambiance globale, des signaleurs forts sympathique qui grâce aux prénoms sur les dossards donnent des encouragements personnalisés…Un vrai plus pour l’organisation du Marseille Trail Club.
Je grignote tranquillement les places, mais sans éprouver plus de plaisir que ça. Je suis encore sur la digestion d’une pasta party de la veille qui tourne mal dans mon estomac. Du coup, j’ai pas trop la gnac, mais bon pour 23 km ça passe quand même.
Le temps est vraiment frais, nous sommes dans le cœur de l’hiver, le mistral se charge de froid au contact des pentes enneigées du Ventoux et s’engouffre dans ce paysage provençal. Néanmoins quelques passages au soleil et à l’abri donne une idée sur la chaleur qu’il doit régner ici quand les températures sont plus estivales.
La fin de course voit la réunification des 3 parcours : le 10 km, le 23 et le 42 km,
les coureurs sont contents d’en finir, car c’est un trail de reprise pour la plupart.

Alex Scalon termine 10 ème en 2H04 et confirme qu’il a un coup à jouer dans le classement final du challenge des trails court de Provence.

Je termine 54ème en 2H28, bien dans mon objectif, et Fred Coria 168ème en 2H51 signant déjà sa 2ème participation au challenge, bravo.

Philippe Schmitt, V2, termine en 3H03 à la 230 ème place, se classant 36ème de sa catégorie, bravo à lui.

Finalement, un très beau trail avec des descentes techniques, des relances, quelques montées sympathiques mais tout à fait accessibles. Une bonne organisation, doublée de paysages magnifiques.

La sainte Victoire

Le trail de Beaumes de Venise… tout en Dentelles

Les-Dentelles-1

L’année dernière, j’étais resté sur ma faim, pas au niveau de la course qui m’avait beaucoup plu, mais plus pour le temps qui n’était pas au rendez vous, alors cette année j’avais marqué sur mon calendrier ce magnifique trail de Beaumes de Venise d’une croix rouge. Et niveau temps, autant dire que c’est le jour et la nuit enfin plutôt le froid et le chaud, voire même le très chaud. Cette journée de Septembre a eu des allures d’été indien avec une température avoisinant les 27 °C. C’est donc un Samedi et non un Dimanche, à cause des chasseurs qui ne sont pas trop motivés pour voir passer des centaines de trailleurs sur leur terrain de jeux, surtout un jour d’ouverture de la chasse, que nous faisons notre arrivée, mon ami Renaud et moi-même. Nous récupérons nos dossards dans ce charmant village provençal réputé pour son vin doux naturel : le Muscat de Beaumes de Venise. Mais aujourd’hui on sent tout de suite qu’on est pas là pour faire de la dégustation de vin, il faut dire que le parcours annoncé fait quand même 30 km pour 1800 D+ dans un décor composé de vignes en coteaux, de chênes verts, de garrigues, de genêts, mais surtout de minéral. Parce que là on va être servi niveau cailloux, c’est du costaud !

Renaud-et-moi-1
Après une préparation minutieuse et une interrogation interminable sur le nombre de litres d’eau à se mettre sur le dos, nous voilà fin prêt pour attaquer le tracé que nous ont préparer les gentils organisateurs de ce TBV.
Le départ est donné à 14 H, heure particulièrement chaude, mais qui n’effraye pas grand monde au vue des petits portes bidons accrochés ci et là autour de la taille des coureurs. Andy Simonds fait son grand retour après plus d’un an de repos suite à sa blessure, il a un petit mot sympa au micro, et il ne sait pas encore qu’il va survoler la course en 2H59.
Puis c’est le décompte…3, 2, 1 partez !

Vue-sur-le-Ventoux

Après un petit tour dans le village, nous prenons la direction de la première petite côte qui tout de suite crée un ralentissement pour les 278 partants. Pas de grosses difficultés sur ces premiers kilomètres, nous alignons les petits sentiers, avec des relances, sur un rythme efficace qui nous permet de doubler pas mal de coureurs.
Arrive la première difficulté : la montée sur le passage de la Brêche de la Salle à Manger. Là, c’est du sérieux ça grimpe fort dans des éboulis, Renaud en profite pour faire 3 attaques éclaires dont lui seul à le secret. Je m’accroche tant bien que mal, je me dis qu’on va forcément le payer à la fin. Je me gêne pas pour lui faire savoir que le parcours nous réserve encore pas mal de belles grimpettes. Peu lui importe, il est affuté comme une flèche et il n’est visiblement pas là pour acheter un bout de terrain. Nous voilà déjà sur un point haut du parcours et nous nous délectons du paysage magnifique qui s’offrent à nos yeux. La beauté minérale des Dentelles, avec en toile de fond : le Ventoux, les Alpilles et le Luberon, sous un ciel bleu azur, les dizaines d’hectares vert intense et la roche grise offrent un contraste des plus saisissants.

Vignoble-Beaume
Mon « tonton » Renaud ouvre la voie, je le suis en profitant à fond du paysage, avec en mémoire, le brouillard humide de l’année dernière qui m’avait fortement amputé de ce plaisir de courir dans ces sentiers sauvages et difficiles d’accès, au panorama fantastique.
Nous continuons à longer les dentelles versant nord, sous les Sarrazines, sur un single à l’ombre ce qui n’est pas pour nous déplaire. On revit, l’air frais, nous donne de l’énergie et ce passage aérien est un pur bonheur. La descente se fait au milieu des pierriers, les chevilles en prennent un coup, certains sont plus à l’aise que d’autres, c’est du lourd ! Là aussi les cuisses vont se souvenir de cette descente technique.
On fait des relais avec mon sparring partner, sûr à ce moment qu’on va finir la course ensemble.

Montée-de-la-brèche
Passage-entrre-les-rochers

Les kilomètres défilent et l’impatience d’arriver au ravito commence à se faire sentir. Il faut dire que les 1,5 L du camel-back remplis au départ sont bien entamés. Arrivés à Lafare, au 18 ème kilomètre, nous faisons le stop nécessaire pour recharger les batteries. Melon, raisin, tuc, banane, tout y passe, je sais maintenant avec un peu d’expérience que bien se restaurer est très important pour moi. Donc nous voilà repartis, « Tonton » commence  à ressentir des douleurs, aïe, aïe, les gels passent moins bien, néanmoins, nous gardons le rythme. Nous dépassons la 3ème féminine et on nous annonce que nous sommes 41 ème et 42 ème. Ah ! Je sens qu’on peut faire quelques choses aujourd’hui, surtout que j’ai l’avantage de connaitre le parcours et je sais que nous avons encore quelques belles montées et descentes, pour revenir sur les coureurs qui nous précèdent.

Les-dentelles-de-derrière

En fait, la prochaine montée direction le Devès plus haut sommet à 521 mètres va être terrible ! Nous nous relayons, mais je sens que mon compagnon de route n’a plus la même « gnac », il est dans le dur, il faut remotiver les troupes…Du coup, je lui fais la conversation de temps en temps et le pousse à relancer au maximum.

Ca-grimpe

On arrive au sommet, le paysage est toujours aussi superbe et la température est redescendue de quelques degrés, on continue encore avec quelques coureurs en ligne de mire, on se rapproche des 30 premiers.

Renaud-en-montée

Un point d’eau est en vue, idéal pour se rafraichir et faire la connaissance de la 2ème féminine : Aude Diet, qui est venue avec son copain faire « un week end bloc », avec course dans les Dentelles et Ventoux le lendemain. Une serial-runneuse super sympa et souriante même dans l’effort qui confirme que les féminines sur les trails ont une sacrée « caisse ». Une fois passée le sommet du Graveyron, nous attaquons une belle descente en sous bois rapide et technique avec un maximum de relance, le condensé du parcours en quelques kilomètres.

Nous commençons à sentir les premières crampes, heureusement, j’ai ma sportenine que je distribue à qui le souhaite. Un coureur m’en reparlera même à l’arrivée, il parait que je l’ai sauvé avec ça…c’est pas de l’EPO, mais bon ça fait son effet quand même.

La fin du parcours nous réserve quelques beaux passages comme ce single descendant très agréable en sous-bois, et l’arrivée dans Beaumes de Venise le long de la Salette, petit cours d’eau que nous traverserons plusieurs fois, histoire d’être sur que les chaussures soient bien trempées. Les derniers mètres sont très agréables, avec de nombreux encouragements bien mérités qui donnent le sourire.

Finalement, nous arrivons 53 et 54 ème en 4H27. Un classement plus qu’honorable et un plaisir partagé d’avoir vécu cette course Renaud et moi, de bout en bout. Une petite hypoglycémie en fin de parcours nous a empêché d’arriver dans les 30 premiers, mais le partage sur ce genre de course remplace sans problème la frustration du chrono. Hein Tonton ?

Et comme dirait l’autre  » vous en reprendrez bien un petit peu ? »

 

Trail de la Sainte Victoire 2014 – parcours Cézanne

copyright SylvestremaxPPP

copyright Sylvestremax/PPP

La Sainte Victoire,

Autant dire le dire tout de suite, le trail de la Sainte Victoire ou TSV est une course de plus en plus prisée. Pour le coup, ses 600 places ont été distribuées en moins de 24 heures. Deux parcours, un super costaud de 58 km pour 3000 D+ et un 37 km pour 1300 D+ baptisé trail Cézanne. Cette distance me convient bien, c’est donc avec plaisir que je me retrouve embarqué avec mon ami aixois  pour cette course dans un décor tout simplement magique. Parce que oui la Sainte Victoire est magique d’abord pour son environnement exceptionnel, sa situation géographique, avec vu sur la mer Méditerranée, les Alpes du Sud, la Sainte Beaume, le Luberon mais surtout pour ses magnifiques variations de couleur en fonction du soleil et de la luminosité.

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Le petit déjeuner pris, mon ami David et moi sommes en route pour Rousset, petit village situé en bordure de la nationale 7 à quelques kilomètres au Sud de la Sainte Victoire. Le soleil est radieux et la journée s’annonce chaude.
Il est 9 H, les coureurs du 58 km sont déjà partis depuis 2 heures, nous voici 250 traiteurs sur la ligne, prêts pour affronter la majestueuse Sainte Victoire. Le format de course présente quelques difficultés mais dans un style plutôt roulant, ce qui m’arrange car mes jambes ont encore le souvenir pénible du Ventoux. D’ailleurs cette course a pour objectif une belle sortie longue, sans se mettre dans le rouge ou se blesser, qui va me servir de préparation pour la Maxi Race qui se déroule dans 2 mois.

9H02…Top départ, c’est parti pour le trail Cézanne petit frère du TSV. Les premiers kilomètres nous obligent à un petit tour du propriétaire, pour étirer le peloton. Les encouragements sont nombreux dans le village de Rousset, et la vitesse de départ est comme d’habitude rapide, cependant, je ne m’emballe pas car comme dit l’adage : « qui veut aller loin ménage sa monture ». Nous attaquons rapidement la sortie du village pour grimper un petite colline pour se mettre en jambe. J’ai déjà chaud, il faut dire que je suis le seul coureur avec mon coupe-vent.
4 km plus loin, un petit tunnel qui passe sous la national 7, haut d’1 bon mètre, représentera sans aucun doute une grosse difficulté sur le retour après plus de 30 km de course. Pour l’instant, aucun problème tous les signaux sont au vert. Nous sortons des zones habitables pour attaquer un single track dans des ocres magnifiques.

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Tous va bien, je gère, je viens de dépasser mon ami David, qui semble être parti un peu vite, le décor est planté, la journée va être magnifique et le paysage est déjà splendide alors que nous sommes pas encore arrivé au premier col.

Le refus d’un propriétaire a contraint les organisateurs à modifier le parcours et une portion de route d’1 km est obligatoire pour rejoindre le tracé initial. Tant pis, j’en profite pour discuter avec un coureur, Fred, un local de l’étape puisqu’il vient du Cabriès, entre Aix et Marseille. Nous ferons plus de 30 km ensemble, à courir, discuter et souffrir à certains moments. C’est ça aussi le plaisir des trails longs, c’est de rencontrer des personnes qui ont la même passion que nous et que nous rencontrerions pas forcément dans notre quotidien.

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Donc nous voilà plonger dans le vif du sujet, les sentiers sont magnifiques avec la Sainte Victoire en toile de fond. J’ai particulièrement apprécié le tracé entre Saint Antonin sur Blayon et le barrage Bimont. avec des sentiers pleins de relance.

Arrivé au barrage Bimont, 2ème ravitaillement en eau, et il fait chaud, donc l’hydratation est primordiale pour attaquer la difficulté du jour : la montée en direction du Pas de l’Escalette. Une montée technique, en plein soleil avec des pierres et des lapiaz tranchants.

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Un beau dimanche d’Avril qui draîne un grand nombre de randonneurs du Dimanche que nous dépassons avec bonne humeur. Mon camarade du jour Fred, est toujours là, dans mes pas. Un petit arrêt en haut pour la photo et nous voilà partis pour une belle descente, également technique qui va nous amener au pied de la Sainte Victoire pour récupérer le même chemin que sur la première partie.

La fin du parcours nous met le mental à l’épreuve, mais personnellement je me sens beaucoup mieux qu’au Ventoux. Je termine en 4H26mn, ce magnifique parcours et je me classe 70 ème sur 247 finishers. Belle perf pour mon sparring partner du jour Fred qui se classe 6ème en V2 !

Le prochain RDV ça va envoyer du gros avec un retour aux sources…direction Annecy pour la Maxi-Race.

Trail de Fontaine de Vaucluse

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Nous voici arrivés sur le premier trail de la saison 2014, du coté de Fontaine de Vaucluse. Malheureusement, le temps ne s’est pas montré particulièrement clément oscillant entre petite pluie fine, brouillard et ciel bas, le tout avec une taux d’humidité particulièrement haut. Tant pis, c’est la rentrée donc on y va et motivé svp.
La course présente 2 nouveaux parcours sur cette édition 2014, un court de 12 km pour 310 m D+ et un long de 22,7 km pour 826 m D+, qui partent de Fontaine de Vaucluse direction Saumane pour revenir sur Fontaine.
L’avantage de la course, hors son superbe paysage, hélas pas mis en avant ce jour, reste l’horaire de départ. 10 H pour le long et 10 H 30 pour le court…ça laisse le temps de se réveiller tranquille.

Le Team du Bonnieux Runandbike a fait le déplacement en nombre avec pas moins de 8 inscrits entre les 2 courses.
Le profil de la course avait un air de petit Ventoux (toute proportion gardée), avec une longue montée de 7 km suivi d’une longue descente entrecoupée de petite montée. Un parcours roulant, avec de belles relances, qui convenait parfaitement aux coureurs rapides.
Relativement peu techniques, le long parcours demandait une bonne gestion dans le montée, pour pouvoir envoyer les chevaux dans le descente. L’unique difficulté était le sol très boueux et glissant rendant difficile les appuis.
Une mention spéciale pour le passage sur l’aqueduc avec une magnifique vue sur le village et ses alentours et sur le point culminant avec en toile de fond : les Alpilles, le Luberon, la colline St Jacques et même le Pic St Loup, au loin.

Une reprise de bonne augure sans blessure qui a vu la confirmation de la bonne forme d’Alex qui signe une 4ème place sur le court à 30 secondes du podium en 58:13, mais qui le classe 1er de sa catégorie sur 87… Bravo champion !
Une 60 ème place pour moi en 2H14, qui donne toute la dimension à mon régime à base de boite chaude, raclette, tartiflette et vin de Savoie. Un plan d’entrainement nutritif hélas délaissé par de nombreux traiteurs mais qui, comme le résultat en atteste, porte ses fruits.
Pour les autres de belles places, avec de bonnes sensations.

A noter que nombreux coureurs portaient le Buff du TNB, preuve que notre trail nocturne de Bonnieux rencontre de plus en plus de succès auprès des traileurs.
Pour le point négatif, mais hélas pas imputable à l’organisation quoique… l’odeur bestiale qui régnait dans la salle des finishers avec des senteurs musquées de mâles humides mélangées aux notes iodées des crevettes…ce jour là Fontaine de Vaucluse avait un petit coté marin.

Prochaine étape : le Ventoux (sous le soleil, svp)

Classement des coureurs du Bonnieux Run and Bike

Court : 361 finishers

Alexandre Scalon : 4 ème 58:13
Stéphane Vial : 47 ème en 1H07

Long : 427 finishers

Sylvain Curtil : 60 ème en 2H14
Mathieu Croizat : 265 ème en 2H42
Julien Dubos : 266 ème en 2H42
Ludivine Le Monnier : 274 ème en 2H43
Cyril Tessier : 306 ème 2H48
Guillaume Mathieu : 317 ème en 2H51

L’aqueduc toujours en activité.

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La Rustrelienne 2013 – une histoire d’Ocres

Colorado-provencal

Le trail de Rustrel se déroule mi-Mai dans les superbes paysages d’ocres et sur les pentes des monts de Vaucluse.
Cette course de village est l’occasion pour moi de prendre la température avant la marathon race d’Annecy prévue dans une quinzaine de jour.
3 parcours sont à la disposition des coureurs, je m’inscris sur le 23 km qui comptabilise 760 de dénivelé. Adeline et Fred sont également du voyage, inscrits sur le même parcours.

Le départ est donné à 9H, après présentation par le speaker des différentes forces en présence, on retrouve les cadors locaux que sont : Brochot et Laugier.
Le temps est magnifique, pas trop chaud, ni trop froid, abrité du mistral, idéal pour faire une belle course.

Top départ, c’est parti pour les 330 coureurs. Le départ se fait au village qui sera lieu de passage pour les 3 boucles.
Ca part vite, très vite, il fallait bien s’échauffer avant, pour éviter le surrégime.
Les premiers kilomètres sont en descente, au milieu des vignes et sur de jolis sentiers, idéal pour se faire les jambes.

Après 2 km 500, on approche d’un joli passage dans les ocres de Rustrel , dit « le colorado », les couleurs sont magnifiques et le tracé très agréable.
Ma course se passe bien, je me suis idéalement placé au départ, ce qui m’évite de faire trop d’effort pour doubler le gros du peloton.
Je me mets en vitesse de croisière, sans forcer pour économiser mes forces en vue  de la grosse difficulté du parcours qui se situe au 14 km.

Après les 8 premiers kilomètres et l’arrivée du premier parcours nous voilà embarqué dans la deuxième boucle, qui pour ma part ne m’a pas vraiment convenu, beaucoup de longueur après un petit raidar, de longs passages caillouteux, du bitume et peu de changement de décor.

Une fois arrivé au village pour la 2 ème fois, on décolle pour la montée direction Lagarde d’Apt, là ça monte un peu plus, l’occasion de me dire que l’endroit est vraiment calcaire. On monte au milieu d’éboulis sur un chemin large mais cassant. J’en profite pour monter en marchant, toujours dans le but de m’économiser pour l’arrivée.

Je croise des bénévoles sur le parcours et j’en profite pour faire un petit arrêt et discuter du temps et du parcours, je dois me situer dans les 15 premiers. Le bénévole me fait remarquer que le premier est passé il y a déjà 15 minutes !! « Outch un avion » qu’il me dit.

Il me semble que nous sommes moins nombreux sur ce parcours, car je n’ai pas de poursuivants, mais un gars qui doit être à 200 mêtres devant moi, dans mon viseur…allez je me dis que j’aurais peut être raison de lui dans la descente.

Celle-ci arrive au 17 km, et c’est parti pour le show, je mets du charbon dans la locomotive et à fond les baskets… Je rattrape le collègue devant, après un petit salut amical, je continue ma descente direction le top 10.

Le chemin est toujours aussi caillouteux, nous avons fini la descente et nous sommes donc à quelques kilomètres de l’arrivée.
Encore une fois, j’ai mis la musique qui m’entraîne sur un Beat répétitif mais  » oh combien  » motivant.
Arrggh, le mec dépassé il y a 5 minutes vient de mettre un gros coup de collier et me dépasse, je l’avais pas vu venir, celle là.
Je me colle dans sa roue tel un coureur cycliste. Nous sommes à 2 kilomètres de l’arrivée. 2 autres gars sont en vue.
On continue sur un bon rythme, même si je sens qu’on souffre. A 1 km de l’arrivée, je donne un coup d’accélération, je propose ou plutôt j’impose au gars un relais, technique de sioux, savamment orchestré pour faire mal au mental de l’adversaire.

L’arrivée dans le village, 3ème fois quand même, se fait en roue libre, je ne me retourne pas, je pense que je l’ai déposé sur place. Exact, malheureusement, je n’arrive plus à donner pour rattraper mon prédécesseur qui m’ayant vu arriver à donner ce qu’il faut pour terminer à sa place.

Finish en 2H01 à la 10 ème place et 5ème de ma catégorie. Adeline fini 81 ème et 3ème de sa catégorie en 2H48 et Fred 83 ème en 2H50

Une jolie course, qui me donne de bonne perspective pour la suite…allez hop on chausse les crampons, il parait qu’il neige encore en Haute Savoie et Annecy c’est dans 15 jours.

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